Contrariété
Aujourd'hui (et hier et dimanche aussi), ça va pas très fort, j'ai pas trop le moral...
C'est des jours où je ne supporte pas les petites contrariétés. Quand quelque chose ne se passe pas comme prévu, j'ai une montée de lassitude, d'impuissance, de larmes presque...
C'est des petits riens : un déménageur qui me fait faux bond, un autre qui arrive 1h en avance quand je ne suis pas là, ça fait 2 rdv ratés quand même, Papa qui ne sera pas à la maison quand je vais y passer une soirée. Alors de là à lui demander de m'accompagner au rdv avec Goldwasser. C'est sûr que ce ne sera pas possible. Je pensais qu'il aurait pu partir tôt du boulot et me retrouver à l'hôpital pour être là avec moi au cas où les nouvelles ne seraient pas très bonnes. Et voilà je pleure...
J'ai peur que la maladie ne s'arrête pas aussi facilement. Maintenant que j'ai soulevé le rideau pour rentrer dans le monde du cancer, je vois qu'il y a beaucoup de personnes qui ont réellement beaucoup souffert pour s'en sortir (ou pas) et je n'arrive pas à me dire que pour moi cela pourrait se guérir en 6 mois de chimio + 1 nouvelle opération, quelques nausées et beaucoup de fatigue. D'un autre côté, ça commence à faire pas mal de temps que je traîne crabe avec moi et même si les traitements n'ont pas été trop lourds (5 petites opérations c'était pas si dur), j'aimerai que "ça compte".
Mais Valérie a passé toute sa chimio allongée sans même pouvoir répondre au téléphone + plusieurs semaines à l'hôpital, des mois en fauteuil, sous morphine... Maë, Lucien ont subi des interventions très lourdes (prothèse, greffe). David, Laurence, Etienne, sont malades depuis plusieurs années, plusieurs années de traitement. Comment c'est supportable ça? Et tout ça pour ça.